13 octobre 2014

 

La fondue chinoise au poulet entraîne une recrudescence d'infections à Campylobacter

 

En Suisse, entre 7 000 et 8 000 personnes sont atteintes d'une infection à Campylobacter chaque année. Elle constitue ainsi la maladie bactérienne transmise par la nourriture la plus courante. La contamination de la viande de poulet par des germes de Campylobacter lors de l'abattage fait partie des causes d'infection connues. On observe un accroissement du nombre de cas dans toute l'Europe. En Suisse, cette maladie doit obligatoirement être déclarée.

On constate une augmentation inhabituelle du nombre de cas à Noël et au nouvel an en Suisse. C'est pourquoi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), en concertation avec l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), a chargé le Swiss TPH de réaliser une étude cas témoin afin d'étudier cette recrudescence pendant les fêtes.

"Nous nous appuyons sur les données obligatoire et les enquêtes téléphoniques enregistrées auprès des personnes infectées", déclare le directeur de l'étude Daniel Mäusezahl de Swiss TPH.

Les chercheurs ont interrogé les personnes victimes d'une infection à Campylobacter entre décembre 2012 et février 2013. Une étude en laboratoire indépendante avait auparavant confirmé une infection à Campylobacter chez toutes les personnes interrogées. Au premier plan de l'enquête: les facteurs de risque, la mise à contribution de moyens médicaux et l'évolution de la maladie perçue par les personnes interrogées.

Le risque est quadruplé en cas de consommation de fondue à la viande

L'étude a identifié deux facteurs responsables de l'augmentation du risque d'infection par des germes de Campylobacter. D'une part, le risque d'infection est multiplié par quatre lors de la consommation d'une fondue chinoise. Environ la moitié des infections pendant les fêtes a été attribuée à cette source.

Dans le même temps, l'étude montre également que le risque d'infection peut être réduit par des mesures d'hygiène lors des repas. Dès que les consommateurs utilisent des assiettes séparées ou compartimentées pour la viande crue et la viande cuite, le risque se réduit jusqu'à un facteur 5. De la même manière, le risque d'infection diminue lors de la consommation de viande préalablement congelée. "Les infections à Campylobacter seraient pour la plupart évitées par des comportements appropriés des consommateurs", explique Daniel Mäusezahl.

D'autre part, l'étude reconnaît qu'un voyage à l'étranger pendant les fêtes constitue également un facteur de risque pour une infection à Campylobacter. Cependant, les voyageurs présentant une diarrhée sont plus souvent testés pour une infection, ce qui pourrait également expliquer ce résultat élevé.

Une maladie qui n'est pas inoffensive

Les personnes concernées ont décrit les infections à Campylobacter comme étant des maladies graves: sur une échelle de 1 «bénin» à 10 "très grave", la moitié des patients a donné une note de 8 ou plus aux problèmes ressentis. Les personnes atteintes se plaignaient surtout de diarrhée (98%), de douleurs abdominales (81%), de fièvre (66%), de nausées (44%) et de vomissements (34%). Les patients ont indiqué que la maladie durait en moyenne sept jours; environ 15% d'entre eux ont dû se rendre à l'hôpital.

Un problème international

La contamination de la viande de poulet par les germes de Campylobacter dans l'industrie de la volaille est un problème de santé publique international aux conséquences graves. Ainsi dans certains pays d'Europe et aux États-Unis, la volaille des troupeaux infectés n'est plus commercialisée que congelée ou après avoir été traitée, par exxemple avec de l'acide peracétique. Les microbiologistes débattent également sur l'utilisation de virus bactériens (appelés phages) comme mesure de prévention possible. Cette mesure combattrait les germes de Campylobacter au niveau biologique et réduirait aussi le risque d'infection chez l'homme.

Source : European Journal of Epidemiology, DOI: 10.1007/s10654-014-9917-0

 

 

 
Campylobacter fetus
 

 

 
 
 

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