17 novembre 2014

 

L’Inde et la Chine accèdent progressivement aux postes-clés de l'exploration spatiale

 

En octobre dernier, la Chine était la première nation à récupérer une sonde lunaire depuis quarante ans, et cela un an après avoir déposé un rover sur la Lune. Et avec brio, qu'on en juge : Yutu, ou "Lapin de Jade", travaillait sur le sol de notre satellite durant neuf mois, alors que la durée de sa mission n'avait été prévue que pour trois mois. De son côté, l’Inde est le premier pays au monde ayant réussi dès la première tentative à placer une sonde de recherche scientifique en orbite martienne.

Pour la petite Histoire et à titre de comparaison, nous pouvons nous reporter à la période 1960 – 2005, correspondant aux mêmes débuts de l'ère spatiale. 37 sondes avaient alors été envoyées vers la Planète rouge par les Etats-Unis (17 sondes), la Russie (18 sondes), le Japon (1) et l'Agence Spatiale Européenne (1). L'essai japonais avait été un échec, tandis que Mars Express de l'ESA représente le succès que l'on sait, mais n'est pas le fruit d'un seul état. Sur les 17 sondes envoyées par les USA, 12 seulement réussissaient leur mission, tandis que la totalité des 18 sondes soviétiques se soldaient par un échec… ou un demi-échec pour Mars 3, qui réussissait à se poser mais se révélait incapable de transmettre la moindre donnée.

Mais il y avait alors rivalité des deux grands blocs sur fond de guerre froide. Pour ce qui pourrait paraître à première vue une nouvelle compétition, ou une course à la puissance, le chercheur indien K.S Radhakrishnan n’envisage pas le programme spatial indien au plan de la rivalité des deux géants asiatiques. « Nous ne rivalisons avec aucun pays. Nous avons nos priorités », a souligné le président de l’Organisation de recherche spatiale indienne (ISRO).

Le membre correspondant de l’Académie russe d’astronautique Tsilokovski (Space Research Institute), Andrei Ionine, partage entièrement l’opinion de son collègue indien. « Il n’y a pas de faits de rivalité à l’instar de celle entre l’URSS et les Etats-Unis dans les années 1950-1960. Il n’existe pas dans l’Espace de dénommée "Grande course cosmique" entre l’Inde et la Chine. C’est plutôt une compétition "sportive" qui se déroule, d’ailleurs, dans sur tous les volets créateurs. C’est une compétition normale des deux écoles techniques en vue de réaliser des tâches difficiles. Les programmes onéreux et compliqués d’exploration des planètes du Système solaire, de l’Espace lointain, de l’astronautique pilotée prescrivent la nécessité d’une vaste coopération internationale plutôt qu’une rivalité. L’Espace est un champ le plus compréhensible pour la coopération des pays concernés, en premier lieu pour l’Inde, la Chine et la Russie ».

L’expert russe se montre convaincu que les programmes conjoints d’exploration et l’Espace contribueront à rapprocher les Etats de la planète. Tout porte à croire qu’il y aura prochainement de grands projets spatiaux en format BRICS (*), a dit pour conclure Andrei Ionine.

(*) BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (soit en anglais : Brazil, Russia, India, China, South Africa). Avant l'ajout de ce dernier pays en 2011, le groupe était appelé BRIC. Rarement utilisé, l'équivalent français de cet acronyme est l’ABRIC (Afrique du Sud, Brésil, Russie, Inde et Chine), BRASIC ou encore BRICA.

 
 

 

A Bangalore, l'équipe de l'Indian Space Research Organisation (ISRO) célèbre
la mise en orbite accomplie le mercredi 24 septembre. Crédit ISRO.

 

 

 
 
 

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