13 janvier 2015

 

Le jour où la galaxie d'Andromède nous avalera

 
La galaxie d'Andromède se trouve à une distance valant environ vingt fois le diamètre de notre propre galaxie, la Voie Lactée. Elles peuvent donc être considérée comme proches voisines. Mais elles se rapprochent et, inévitablement, entreront en collision dans 5 milliards d'années.

Un tel évènement ne constitua pas une exception, loin de là. De nombreuses collisions galactiques sont en cours, ou ont laissé des traces, même dans notre Voie Lactée. Et cela contribue à leur évolution, car plus les galaxies grandissent et moins elles produisent efficacement de nouvelles étoiles. A la place elles cannibalisent leurs voisines plus petites.
 
 

 
NGC 2207 entre en collision et fusionne avec IC 2163. Leurs formes de galaxies spirales sont encore conservées, car elles n'en sont qu'à la première étape de la fusion. Dans environ un milliard d'années, elles se confondront en une galaxie elliptique. Photo Nasa/Hubble.
 
Comment s’opère ce phénomène ? D’après une équipe australienne, les galaxies les plus massives ne produisent plus vraiment leurs propres étoiles mais capturent celles de leurs voisines plus petites. Cela va d’ailleurs arriver à la Voie Lactée quand, dans environ 5 milliards d’années, elle va être absorbée par Andromède, bien plus grande. Décidés à bien faire les choses, les chercheurs ont étudié 22.000 galaxies et 90 scientifiques se sont relayés sur le télescope anglo-australien de Nouvelles-Galles-du-Sud pendant sept ans. Ils ont découvert que si les petites galaxies produisent efficacement des étoiles à partir de gaz, les plus massives sont beaucoup moins douées pour la manufacture stellaire. Elles grandissent davantage par l’absorption d’autres galaxies.
 
 

 
Les galaxies des Souris, composées de NGC 4676A (droite) et de NGC 4676B (gauche) en collision. Il est possible que les deux galaxies soient déjà entrées en collision par le passé, et recommenceront jusqu'à ce qu'elles fusionnent. Leur nom se rapporte aux longues queues formée par la force de marée. Photo Nasa/Hubble.
 
"Toutes les galaxies commencent petites et grandissent par l’accumulation de gaz qu’elles transforment efficacement en étoiles. Ensuite elles se font parfois entièrement cannibaliser par une galaxie bien plus grande", explique Aaron Robotham de l’université d’Australie-Occidentale et co-auteur des travaux publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Notre galaxie, la Voie Lactée n’a pas fusionné avec d’autres grandes galaxies depuis longtemps. Mais, continue le chercheur, "nous pouvons toujours voir les restes de celles que nous avons cannibalisées. Nous allons d’ailleurs manger deux voisines naines d’ici quatre milliards d’années : le grand et le petit nuage de Magellan. Ensuite nous allons rencontrer la galaxie d’Andromède qui va nous dévorer car elle est bien plus massive que la nôtre".

Plus elles grandissent et plus les galaxies possèdent la force gravitationnelle nécessaire pour arracher de la matière à leurs voisines. Elles finissent cependant par arriver à un point où, quand elles sont trop massives, leur centre forme un noyau actif extrêmement lumineux qui réchauffe trop le gaz et l'empêcher de refroidir pour lui permettre de former des étoiles. Les scientifiques estiment que la gravité, va au final, pousser toutes les galaxies à se lier en groupes et en ensembles pour fusionner en quelques galaxies super-géantes, mais ceci ne se produira pas avant des milliards d'années. "Si vous attendiez vraiment, vraiment, vraiment longtemps, ceci pourrait peut-être se produire mais par longtemps, j'entends plusieurs fois l'âge de l'Univers aujourd'hui", conclut le chercheur. Cette étude s’inscrit dans le programme d’étude GAMA, Galaxy And Mass Assembly, pour lequel plus de 60 articles scientifiques ont déjà été publiés et 180 sont encore en cours.

 

 

 
Exemples de galaxies en collision. Crédit Nasa/Hubble.
 

 

 
 
 

Retour

Commentez cet article dans le forum