1er juillet 2015

 

Des OGM pour rendre Mars habitable ?

 
La terraformation de Mars reste un des sujets préférés des auteurs de science-fiction, et on sait à quel point ce genre de littérature peut se révéler prémonitoire. Aussi les idées ne manquent-ils pas pour rendre la Planète rouge habitable, et cette fois c'est la DARPA qui dévoile son propre projet.

La DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) affirme pouvoir progressivement réchauffer et enrichir l'atmosphère martienne au moyen d'organismes génétiquement modifiés, non seulement de simples bactéries, mais des multicellulaires beaucoup plus élaborés. Mars pourrait ainsi à terme être transformée en une planète plus appropriée à la vie et ressemblant davantage à la Terre.

L'agence a déjà élaboré le programme DTA Gview, qualifié de "Google Maps des génomes" par Alicia Jackson, directrice adjointe du nouveau département des technologies biologiques de DARPA. En sélectionnant un organisme se trouvant dans cette base de données, les chercheurs peuvent immédiatement obtenir la liste des gènes connus et des endroits où ils se trouvent dans le génome.

L'agence souhaite trouver et sélectionner les meilleurs gènes de tout organisme, puis les introduire dans d'autres formes de vie. De telles expériences seront d'abord menées avec des bactéries et d'autres organismes, et par la suite avec des organismes multicellulaires. Il est ensuite prévu de planter et cultiver à la surface de Mars des plantes, des bactéries et des algues capables de réaliser la photosynthèse, ce qui augmenterait la production de gaz à partir du sol martien et élèverait la pression atmosphérique au niveau du sol.

Un développement en deux phases

Une atmosphère suffisamment dense et l'abondance de l'eau (le sous-sol martien en contient en quantité, qui ne demande qu'à être libérée) accélèrerait le développement bactérien, une première phase nommée écopoïèse. En effet, certaines formes de vie supportent l'absence d'oxygène atmosphérique et pourraient donc proliférer dans les conditions nouvellement créées sur Mars. Se nourrissant du CO2 pour la photosynthèse, ces bactéries introduiraient progressivement de l'oxygène dans l'air martien, ouvrant la voie à des plantes supérieures lorsque la pression partielle atteindra un millibar.

Mais en laissant libre cours à la nature, des conditions viables pour l'homme, c'est-à-dire un minimum vital de 250 millibars de pression atmosphérique, ne serait pas atteint avant un millénaire. C'est là qu'interviendraient des bactéries, des plantes et des algues génétiquement modifiées pour arriver à ce résultat beaucoup plus rapidement, ce qui constituerait la deuxième phase de la terraformation.

De nombreuses inconnues se dressent cependant devant les chercheurs de la DARPA avant de pouvoir mener un tel projet à bien. Surtout, il est nécessaire d'obtenir la certitude absolue qu'aucune forme de vie primitive ne persiste actuellement sur Mars ou dans son sous-sol, risquant d'être irrémédiablement contaminée et détruite par des organismes terrestres, ce qui constituerait une véritable catastrophe à la fois écologique et scientifique.
 
 

 
Etapes successives de la terraformation de Mars (vue d'artiste).
 
 
 
 

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