13 juillet 2015

 

L'Univers serait des dizaines de fois plus "vide" qu'on le pensait

 
L'étude menée par une équipe d'astronomes américains à partir d'une simulation par ordinateur a montré que l'Univers comporte beaucoup moins de galaxies qu'on le croyait jusqu'ici. Et pas qu'un peu, car il pourrait s'évérer des dizaines de fois plus "vide" que ce qui était estimé.

Les galaxies à portée visuelle des instruments d'aujourd'hui ne représentent qu'une très faible partie de leur nombre total dans tout l'Univers, qui ne sera d'ailleurs probablement jamais connu avec exactitude. Jusqu'à ce jour, les astronomes estimaient le nombre total de galaxies restantes invisibles en extrapolant leurs observations générales.

Mais selon le directeur de l'étude Brian O'Shea de l'université de Michigan, publiée dans Astrophysical Journal Letters, "les anciennes estimations partaient du fait que le nombre de galaxies à faible brillance de surface dans l'Univers précoce était entre 100 et 1000 fois supérieur aux rares structures à brillance élevée que nous pouvons observer grâce au télescope Hubble. Maintenant, les chercheurs pensent qu'elles sont bien moins nombreuses, dix, voire cent fois". Les travaux ayant abouti à cette découverte ont été menés par des chercheurs des Universités de Californie, du Michigan et de Géorgie.

L'équipe de recherche a élaboré une simulation par ordinateur afin de reconstituer les processus d'évolution de l'Univers précoce, prenant en compte l'apparition des premières galaxies par la condensation des gaz primitifs, et leurs multiples interactions. Ce logiciel, qui exige une puissance de calcul peu commune, a été exécuté sur le super-ordinateur Blue Waters de la Fondation nationale pour la science (NSF) des USA. Les résultats ont ensuite été comparés aux données obtenues par l'étude du rayonnement des galaxies visibles.

La confrontation des résultats ont entièrement confirmé ce que les scientifiques soupçonnaient déjà, leur permettant de conclure sans équivoque que les anciennes estimations étaient incorrectes, notamment parce que certains éléments brillants de surface composant certaines galaxies avaient été considérés autrefois comme des formations à faible brillance autonomes. La simulation n'a pas non plus révélé, comme certains le pensaient jusqu'ici, un nombre exponentiellement croissant de galaxies à faible brillance.

Brian O'Shea annonce que ces résultats pourront être confirmés avec plus de précision lors de la mise en service du télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu en 2018.

Jean Etienne

Source principale : Probing the Ultraviolet Luminosity Function of the Earliest Galaxies with the Renaissance Simulations.
 

 
 
Le champ ultra-profond de Hubble, ou HUDF (de l'anglais Hubble Ultra Deep Field), est une photographie d'une petite partie de la région de l'hémisphère sud de la sphère céleste située dans la constellation du Fourneau. La photographie est le résultat d'une accumulation de données recueillies par le télescope spatial Hubble entre le 24 septembre 2003 et le 16 janvier 2004 et totalisant près de 1 million de secondes de temps d'exposition réparties en séquences typiques de 1200 secondes. Crédit : Nasa. Cliquez ici pour agrandir.
 

 

 
 
 

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