18 juillet 2015

 

Les plaines gelées du cœur de Pluton

 
Une nouvelle image transmise par New Horizons révèle une partie de la configuration centrale de Tombaugh Regio, nom provisoirement donné à la vaste configuration en forme de cœur en hommage à Clyde Tombaugh, découvreur de Pluton en 1930. Et comme d'habitude, celle-ci est pleine de surprises.

La zone photographiée semble âgée d'une centaine de millions d'années et est complètement dépourvue de cratères, ce qui semble indiquer un remodelage récent par des processus géologiques qui pourraient toujours être en cours. Située dans la partie médiane gauche du "cœur de Pluton", elle présente une plaine gelée et fissurée, ressemblant à ce que l'on trouve quelquefois sur Terre dans les régions nordiques, que les scientifiques ont provisoirement nommée 'Spoutnik Planum".

"Ce type de terrain n'est pas très facile à expliquer", annonce Jeff Moore, du New Horizons Geology, Geophysics and Imaging Team (GGI) pour le compte de l'Ames Research Center de la Nasa, qui ajoute que "la découverte sur Pluton de très jeunes plaines dépourvues de cratères dépasse toutes les attentes".

La surface apparaît fracturée, entièrement composée d'une mosaïque de parcelles de formes irrégulières d'une vingtaine de kilomètres de côté, bordées par ce qui semble être des creux peu profonds, qui laissent entrevoir un matériau plus sombre sous la surface, alors que d'autres paraissent composées d'alignements de collines. Ailleurs, la surface semble être percée de petits trous qui paraissent résulter d'un processus de sublimation, dans lequel la glace sous-jacente serait directement passée de l'état solide à l'état gazeux.

Deux théories s'affrontent actuellement pour expliquer la formation de cette mosaïque. La première voudrait que ces formes irrégulières soient le résultat de la contraction des matériaux de surface, à l'exemple de ce qui se passe lorsque la boue sèche. La seconde suggère qu'il s'agisse du produit d'un phénomène de convection, comme ce que l'on observe lors d'une remontée de lave volcanique. Dans le cas de Pluton, il s'agirait d'une remontée de méthane et d'azote sous l'effet de la chaleur interne de Pluton, perçant une couche de monoxyde de carbone solidifié en surface en formant les craquelures observées.

Jean Etienne

 

 

 
Cette image a été prise par l'instrument Lorri de New Horizons depuis une distance de 77.000 kilomètres et présente des détails d'environ 800 mètres. Comme les précédentes, il s'agit d'une image compressée, la version en haute résolution et en stéréo devant être transmise ultérieurement. Crédits: NASA / JHUAPL / SWRI.
 
 
 

 
Même image, annotée.
 

 

 
 
 

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