24 août 2015

 

Le célèbre "effet papillon" au service des prévisions météorologiques

 
Une nouvelle méthode pourrait permettre d’améliorer les prévisions atmosphériques sur des mois, voire des décennies, et permettrait d’expliquer l'actuelle "pause" dans le réchauffement climatique.

L’atmosphère est tellement instable qu’ "un seul battement d’ailes d'un papillon au Brésil peut déclencher une tempête au Texas". Il s'agit du célèbre "effet papillon" dont une des conséquences est de réduire considérablement la fiabilité des prévisions météorologiques au-delà d'une dizaine de jours.

Dans le même domaine météorologique, on observe aussi d'importantes fluctuations de température, les hausses du thermomètre ayant toujours tendance à être suivies d'une baisse, et inversement. Et ce schéma se poursuit inlassablement au fil des mois, des années, et même des décennies. "Cette tendance naturelle vers le retour à un état fondamental constitue une expression de la mémoire de l’atmosphère tellement forte que nous ressentons encore les effets de fluctuations survenues il y a un siècle", affirme Shaun Lovejoy, professeur de physique à l’Université McGill, qui poursuit : "Alors que le réchauffement atmosphérique d’origine humaine se traduit par une tendance vers une augmentation globale des températures, les fluctuations naturelles entourant cette tendance suivent le même schéma de mémoire à long terme".

Dans un article publié récemment dans Geophysical Research Letters, le professeur Lovejoy explique comment tirer parti de cette mémoire d'éléphant de l'atmosphère terrestre pour améliorer significativement les prévisions à long terme actuellement calculées à l'aide des modèles informatiques numériques habituels.

L'effet papillon incorporé dans la méthode de prévision

Pour pouvoir tirer parti de ce fameux "effet papillon", le professeur Lovejoy donne la priorité à l'aspect aléatoire de la météorologie et applique les données historiques de façon à ce que les prévisions reflètent un climat réaliste, repoussant ainsi les limites de l'approche standard dans lesquelles les représentations imparfaites du temps poussaient le modèle informatique à demeurer fidèle à son modèle climatique plutôt qu'au véritable climat. Cette nouvelle méthode constitue également une amélioration comparativement à d’autres techniques statistiques de prévision qui n’exploitent que la mémoire à court terme de l’atmosphère, affirme le professeur Lovejoy.

Utilisant une version simplifiée de sa méthode, le chercheur démontre que les données atmosphériques historiques peuvent très bien expliquer la prétendue pause dans le réchauffement climatique observée depuis 1998. Le même modèle permet aussi de prévoir que si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent selon le même taux qu'après l'an 2000, il existe 97,5 % de probabilités pour que la pause dans le réchauffement climatique se termine d'ici 2020.

Jean Etienne

Source :

Using scaling for macroweather forecasting including the pause, Geophysical Research Letters, 42. DOI : 10.1002/2015GL065665.
 

 

 

 

 
 
 

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