31 août 2015

 

Non, toutes les formes de vie extraterrestres ne nous ressemblent pas forcément !

 
Toutes les formes de vie évoluant sur Terre ne se basent pas sur un même modèle. Certaines se complaisent de températures dépassant le point d'ébullition de l'eau, d'autres survivent en-deçà du point de congélation. Même l'oxygène n'est pas indispensable à la vie, et d'ailleurs ce gaz était quasiment absent de l'atmosphère terrestre lorsque la vie est apparue sur notre planète.

En s'appuyant sur l'exemple de plusieurs animaux vivant dans des conditions extrêmes, les planétologues ont analysé les propriétés chimiques et physiques du milieu où des formes de vie extraterrestre auraient pu évoluer. Selon les scientifiques, de tels organismes devraient posséder des organes spécifiques afin de s'adapter à des conditions de vie plus hostiles que celles de la Terre.

Les planétologues ont examiné des formes de vie qui seraient capables de vivre à la surface de corps célestes tels que Mars ou Titan, le plus grand des satellites de Saturne. Ils ont déterminé que le liquide intracellulaire des organismes martiens devrait contenir du peroxyde d'hydrogène, tandis que le métabolisme des êtres habitant sur Titan serait basé sur les hydrocarbures.

Soutenus par le Conseil européen de la recherche (CER), les scientifiques se sont largement inspirés des découvertes récentes de deux exoplanètes par le télescope Kepler, et étaient motivés par la nécessité d'évaluer les conditions ambiantes où une forme de vie extraterrestre pourrait apparaître. "Si vous ne considérez pas toutes les formes possibles sous lesquelles la vie peut exister, vous ne saurez jamais où il faudra en chercher des traces", note Dirk Schulze-Makuch, chercheur de l'Université de Washington.

Oui, une autre vie que la nôtre pourrait exister dans le Système solaire

Les scientifiques n'affirment pas avoir trouvé des organismes extraterrestres sur Mars et Titan, mais ils ne rejettent cependant pas cette hypothèse étant donné que leur existence ne va pas à l'encontre des lois physiques et chimiques, a fait remarquer M.Schulze-Makuch.

Selon les scientifiques, la Planète rouge pourrait abriter des formes de vie très proches de celles de la Terre, alors que les animaux de Titan devraient s'adapter à un environnement plus hostile: la température de surface du satellite de Saturne est évaluée à -180°C et son atmosphère ne contient presque pas d'eau liquide et de dioxyde de carbone.

Quant aux lacs de Titan, totalement exempts d'eau, ils sont composés de méthane et d'éthane à l'état liquide. Ainsi la surface du corps céleste est-elle exposée à des pluies d'hydrocarbures liquides.
 

 
Les lacs d'hydrocarbure de Titan vus par la sonde Cassini. Crédit Nasa.
 
La composition actuelle de l'atmosphère de Titan semble assez proche de l'hypothèse émise concernant l'atmosphère primitive de la Terre, c'est-à-dire telle qu'elle était sur notre planète avant que les premiers organismes vivants ne commencent à libérer de l'oxygène. La présence au sein de l'atmosphère de Titan de molécules organiques complexes identiques à celles qui pourraient être à l'origine de l'apparition de la vie sur Terre fait de Titan un objet d'étude extraordinairement intéressant, voire prioritaire, pour les exobiologistes.

Malgré ces possibilités, l'analogie avec la Terre est inexacte. À une telle distance du Soleil, Titan est glaciale et son dioxyde de carbone se trouve à l'état solide, gelé dans le sol et mélangé à la glace. Par contre, le méthane peut provoquer un effet de serre, mais seulement sur les bandes spectrales du rayonnement thermique émis à ces températures très basses.

Du fait de ces contraintes, le sujet de la vie sur Titan peut sans doute mieux être décrit comme une expérience permettant de tester les théories sur les conditions préexistantes nécessaires au développement de la vie sur Terre. Même si la vie n'y existe pas, les conditions prébiotiques de l'environnement de Titan et la possible présence de chimie organique restent d'un grand intérêt dans la compréhension de l'histoire primitive de la biosphère terrestre.
 
 
Panorama de Titan photographié par la sonde Huygens de l'ESA lors de sa
descente vers la surface le 14 janvier 2005. Crédit ESA.
 
 
 

 
Sol de Titan photographié depuis la sonde Huygens de l'ESA. Crédit ESA.
 
 
 

 
Tailles comparées de la Terre (à droite), de la Lune (en haut à gauche) et de Titan (en bas à gauche).
 

 

 
 
 

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