17 mai 2015

 

Echec du lancement de MexSat-1 par une fusée Proton russe

 
Le lancement du satellite de télécommunications mexicain MexSat-1 (Centenario) a échoué, le troisième étage de la fusée Proton d'International Launch Services (ILS) ayant connu une défaillance, entraînant la perte de la mission.

Proton-M:

La fusée Proton-M à laquelle était confié le satellite construit par Boeing construit dispose d'un palmarès de plus de 400 lancements depuis 1965 et est construit par GKNPZ Khrunichev (Gosoudarstvenni Cosmitcheski Nautchno-Proisvodstvenni Tsentr Imeni M. W. Khrounitcheva, ou Centre M.V. Khrounitchev de Recherche et de Production astronautique d'État), l'un des piliers de l'industrie spatiale russe.
 
 

 
Le lanceur Proton-M
 
Le premier étage, d'une masse de 450 tonnes, est constitué d'un réservoir central renfermant le comburant (peroxyde d'azote) entouré par six réservoirs de carburant (UDMH) déportés, dont chacun supporte également l'un des six moteurs RD-276 qui fournissent au total une poussée de 11.000 kN dans le vide.

De conception cylindrique plus classique, le deuxième étage, d'une masse de 171 tonnes, est propulsé par trois moteurs RD-0210 et un moteur RD-0211, fournissant au total 2.400 kN de poussée.

Propulsé par un seul moteur RD-0213, le troisième étage se développe une poussée de 583 kN, et un moteur de vernier à quatre tuyères produisant une poussée de 31 kN. Celui-ci semble être responsable de l'échec de ce samedi.

Le guidage, la navigation et le contrôle de la fusée Proton-M durant l'ascension est réalisée par un système d'avionique automatisé à triple redondance embarqué sur le troisième étage. Pour cette mission, un profil à 5 allumages était prévu, consistant à tout d'abord inscrire la charge utile consistant en l'étage supérieur Breeze-M et le satellite sur une trajectoire suborbitale, puis de solliciter l'étage Breeze-M afin de circulariser l'orbite. Par la suite, d'autres allumages du moteur Breeze-M devaient permettre à l'ensemble d'atteindre une orbite intermédiaire, puis une orbite de transfert géosychrone d'où, 9 heures et 13 minutes après le décollage, Centenario devait être libéré et livré à lui-même.
 
 

 
Gros plan sur le premier étage du lanceur Proton-M.
 
L'échec

Cependant, malgré un lancement nominal, les équipes de suivi au sol d'ILS constataient bientôt des pertes de contact télémétriques, ce qui n'est pas inhabituel, mais rapidement, Roskosmos signalait une "situation d'urgence". Des rapports non confirmés laissaient alors entrevoir un échec aboutissant à la possibilité d'une rentrée dans la région de Tchita sur le territoire de la Russie.

"Khrunichev et International Launch Services (ILS) regrettent d'annoncer une anomalie lors de la mission d'aujourd'hui avec le satellite Centenario", annonçait ILS dans un communiqué d'échec plus tard dans la journée de ce samedi. "La fusée Proton Breeze M a décollé à 11:47 heure locale, depuis le cosmodrome de Baïkonour, emportant le satellite Centenario. Les information de vol préliminaires indiquent que l'anomalie est apparue lors de l'allumage du troisième étage, environ 490 secondes après le décollage", précisait ensuite ILS.

Mexsat-1, ou Centenario

D'une masse de plus de 5,3 tonnes au décollage, le satellite Centenario fait partie de la quatrième génération de satellites de télécommunications de Boeing et la première plate-forme de type 702HP de GEM à être utilisée par le Mexique. Sa durée de vie prévue en orbite était de 15 années. Son objectif était de fournir des services mobiles par satellite pour soutenir la sécurité nationale, les efforts civils et humanitaires et fournir des secours en cas de catastrophe, améliorer les services d'urgence, la télémédecine, l'éducation en milieu rural, et les opérations des agences gouvernementales

Le satellite comportait une antenne de 22 mètres en bande L permettant de se connecter à des terminaux de poche, complétée par une antenne en bande Ku de 2 mètres. MEXSAT-1 devait préfigurer un système de communications par satellite fournissant des services 3G distribuant voix, données, vidéo et internet sur de multiples plateformes. L'ensemble doit, dans sa phase finale, reposer sur un complexe de trois satellites, deux sites au sol ainsi que les réseaux associés.

Jean Etienne

 

 

 
Centenario et son immense antenne parabolique de 22 mètres permettant l'accès par des terminaux portables.
 

 

 
 
 

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