25 juin 2015

 

Nouveaux succès pour l'œil bionique

 
Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (France) ont annoncé l'implantation du système de prothèse rétinienne Argus II sur 36 nouveaux patients.

L'information n'a été que très peu relayée par la presse, et pourtant elle représente un immense espoir pour des millions d'aveugles dans le monde entier.

Développé par Second Sight, une entreprise californienne, cet "oeil bionique" est destiné aux personnes aveugles souffrant de maladies dégénératives de la rétine, telle la rétinopathie pigmentaire, qui endommage gravement les photorécepteurs de l'œil et qui touche une personne sur 4000. Elle se caractérise par la dégénérescence des cellules rétiniennes (cônes et bâtonnets) chargées de convertir la lumière en impulsions électrochimiques envoyées par le nerf optique au cerveau puis décodées en images. Les premiers stades de la maladie se caractérisent par une perte de vision nocturne puis le rétrécissement du champ de vision. Avec le développement de la pathologie, les patients perdent ensuite complètement la vue dans la majorité des cas.

Réalisée avec succès grâce aux équipes des Professeurs Hélène Dollfus, du Centre de Référence pour les Affections Rares en Génétique Ophtalmique (CARGO) et de l'Institut de Génétique Médicale d'Alsace (IGMA), et David Gaucher, du Service d'Ophtalmologie du professeur Claude Speeg, une première implantation, qualifiée de véritable prouesse, s'était déroulée sans problème. Plus d'une centaine de patients l'utilisent déjà dans le monde.

Pour suppléer aux cellules rétiniennes déficientes, l'Argus II utilise des lunettes qui captent l'image devant le sujet, dans son propre champ de vision, au moyen d'une microcaméra. La vidéo est reçue par un petit ordinateur porté par le patient qui la transcrit en données avant de la transmettre à l'implant via une connexion sans fil.

Ces impulsions sont ensuite envoyées vers les cellules non atteintes de la rétine, en contournant les photorécepteurs endommagés. Trouvant alors leur chemin le long du nerf optique, ces informations induisent l'apparition de formes lumineuses que le patient devra apprendre à interpréter. Selon une étude récente publiée par le British Journal of Ophtalmology, une majorité des patients aveugles réussissent désormais à lire au moyen de cette prothèse, identifiant sans peine lettres et mots.

En France, comme en Allemagne et en Italie, la pose de la prothèse est couverte par les assurances maladie-invalidité à hauteur d'un montant forfaitaire de 95.897 euros (pour la France).

Pose de la prothèse visuelle (video Youtube, 5 mn).

Source (entre autres) :

The Argus II epiretinal prosthesis system allows letter and word reading and long-term function in patients with profound vision loss (British Journal of Ophtalmology).
 

 

 
L'oeil bionique implantable (partie réceptrice).
 
 
 

 

 

 
 
 

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