27 mai 2015

 

Le "retour à la Lune" pourrait bien être russo-chinois

 
La Russie et la Chine, qui ont commencé à harmoniser leurs normes de construction des vaisseaux spatiaux en vue d'organiser des vols habités vers la Lune, réaliseront prochainement une percée dans l'exploration de l'espace, estiment les scientifiques russes spécialisés dans l'exploration et l'exploitation de l'Espace.

Selon un responsable de l'industrie spatiale russe, les astronautes russes et chinois viseraient un débarquement, probablement conjoint, à la surface de notre satellite naturel dans le milieu des années 2020.

"Ce projet conjoint sera aussi important que la première mission spatiale conjointe Soyouz-Apollo organisée par l'URSS et les Etats-Unis en 1975", estime le docteur Sergueï Filipenkov, rédacteur en chef du magazine Aviapanorama et expert en matière de médecine spatiale.

Selon lui, la Chine détient un grand potentiel en matière d'exploration lunaire. Plusieurs satellites chinois actuellement en orbite autour de la Lune en scrutent continuellement la surface tout en en transmettant quantité de photographies en haute résolution, renseignements partagés avec la Russie. Selon Filipenkov, les Chinois ambitionnent se poser sur la Lune avec l'aide technologique de la Russie, une réalisation dont profiteront les deux nouvelles superpuissances, sur les plans scientifiques comme politiques.

La Chine a déjà utilisé son véhicule lunaire Yutu ("Lapin de jade") en décembre 2013, devenant le troisième pays à réussir l'alunissage d'un engin spatial. Il parfaitement plausible que les astronautes russes et chinois utilisent, dans leur programme d'exploration lunaire, un vaisseau et des rovers de fabrication chinoise, selon Filipenkov.

La Chine, un acteur majeur de la conquête spatiale

La Chine a lancé en 1970 son premier satellite, Dōng Fāng Hóng Yīhào ( 东方红一号, ou l'Orient est Rouge). Les projets spatiaux de l'Empire céleste se développent impétueusement, le pays lance les vaisseaux spatiaux de tous les types, y compris pilotés. Le plus grand cosmodrome, Jiǔquán, se situe dans le Nord du pays dans la région de la Mongolie intérieure.

Tout comme dans les autres sphères, la Chine est en compétition avec les Etats-Unis. Les Chinois se fondent sur l'expérience de l'astronautique soviétique, n'hésitant pas à utiliser ses acquis pour en faire la base de sa propre technologie, et ont réussi dans de brefs délais à construire une station orbitale, annonce en substance Serguei Filipenkov.

Les projets chinois sont un succès indéniable car ils suivent l'itinéraire de l'URSS, tout en prenant les échecs passés en considération. Le programme de vols spatiaux pilotés chinois reproduit l'avancée des vols pilotés soviétiques des années '60 et '70, une étape incontournable, l'expérience en plus, sans la contrainte de la guerre froide USA-URSS qui avait amené la Russie de l'époque à brûler les étapes en négligeant complètement toute notion de prudence ou de sécurité.

Aujourd'hui, les Chinois sont sur le point de construire leur propre station spatiale, et en ont déjà lancé une maquette, "Tiangun-1". En ce qui concerne le programme des vols non piloté, la Chine, qui possède déjà quatre cosmodromes, a déjà devancé l'Union soviétique en matière de lancement des satellites, estiment de nombreux observateurs, car elle a obtenu des acquis impressionnants dans l'électronique, les systèmes de gestion, et l'infrastructure terrestre.

Une nouvelle course à l'Espace dans laquelle Américains comme Européens pourraient bien se voir reléguer au rang de simples spectateurs...

Jean Etienne
 

 

 
La taïkonaute chinoise Liu Yang's ,à bord de la station Tiangun-1. Crédit CCTV.
 
 
 

 
Gros plan sur la jolie Liu Yang's. Crédit CCTV.
 

 

 
 
 

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