30 juin 2015

 

Le mystère de l'origine des Européens est levé

 
Un groupe de chercheurs vient de publier les résultats d'une étude sur l'origine de l'homme européen moderne. Son génome se serait ainsi formé suite à de grandes migrations à l'Age du bronze.

Un groupe de scientifiques dirigé par le professeur Christian Christiansen de l'Université de Göteborg en Suède s'est penché sur la question de savoir quels mécanismes migratoires, socioéconomiques et génétiques avaient pu influencer l'émergence de l'homme européen moderne. Pour répondre à cette question, les experts ont étudié l'ADN d'humains de l'Age du bronze.

Les chercheurs ont conclu que le fond génétique de la population européenne moderne s'était formé suite à des migrations actives à l'Age du bronze. La réécriture de la carte génétique a commencé il y a environ 5000 ans, quand les représentants de la culture Yamna se sont déplacés des steppes du Caucase vers l'ouest, principalement en Europe du Nord et centrale.

La culture Yamna (en russe : Ямная культура, se traduisant littéralement par "culture des tombes en fosse"), est une culture de l’Âge du cuivre final/ bronze ancien de la région du Dniestr et de l'Oural qui remonte à une période qui s'étend de 3600 à 2300 avant notre ère. Cette culture, aussi connue en français sous les noms de culture pontique des tombes à fosses ou à puits ou encore culture des tombes à ocre, correspond à des populations essentiellement nomades, des peuples cavaliers s'adonnant occasionnellement à l'agriculture le long des fleuves et construisant quelques castros, c'est-à-dire des fortifications résidentielles aussi associées à l'âge du fer.

 

 

 
Etendue de la culture Yamna.
 
Dans une moindre mesure, certains ont migré vers la Sibérie occidentale. En Europe du Nord, les représentants de la culture Yamna se sont assimilés aux populations de la culture de la céramique cordée vivant dans cette région, une culture énéolithique (approximativement de -3000 à -2200) devant son nom à ses poteries caractéristiques, décorées par impression de cordelettes sur l'argile crue avant cuisson et qui se retrouve sur tout le nord de l'Europe continentale, de la Russie au nord-est de la France et aux Pays-Bas, en passant par la Scandinavie méridionale. En outre, les anciens Européens sont génétiquement très similaires à la population moderne vivant actuellement au nord des Alpes.

La région qui s'étend à l'est de l'Oural et l'Asie centrale a été colonisée il y a environ 3800 ans par les Andronovo, qui s'étendaient sur le Kazakhstan, la Sibérie occidentale, l'Ouest de l'Asie centrale et l'Oural. Les chercheurs ont conclu que c'étaient les représentants de cette culture qui étaient porteurs du génome actuellement présent chez les Européens.

Les experts suggèrent également que l'un des résultats des migrations fut la formation de la langue indo-européenne. Une autre découverte des généticiens est l'époque où les Européens adultes ont commencé à consommer du lait. Jusqu'ici, les chercheurs pensaient que ceux-ci avaient acquis la capacité à digérer le lactose (la substance contenue dans le lait) dès l'Age de pierre. Mais il s'est avéré que la population locale avait commencé à boire du lait seulement à la fin de l'Age du bronze.

 

 

 
Exemple de céramique cordée, obtenue par impression de cordes de lin dans l'argile avant cuisson.
 

 

 
 
 

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