10 mars 2015

 

Un cheval de Troie installé volontairement par Lenovo dans ses ordinateurs

 
Un malware préinstallé injectant de la publicité lors des navigations web a été découvert sur les ordinateurs du constructeur chinois Lenovo.

La présence du logiciel publicitaire sur les ordinateurs de la société a été reconnue par l'un des modérateurs du groupe chinois, Mark Hopkins, et confirmée par le directeur technologique de Lenovo, Peter Hortensius. Selon lui, le logiciel en question, baptisé Superfish, a été mis au point afin d'"aider les utilisateurs à découvrir des produits à bas prix". On jugera de l'hypocrisie de cette déclaration…

Le malware, dissimulé dans les navigateurs Internet Explorer et Google Chrome utilisés ainsi comme "cheval de Troie", injecte de la publicité lors des navigations Internet de l'utilisateur. Le logiciel se permet en outre d'installer ses propres certificats de sécurité, ce qui le rend capable de "jeter un œil aux connexions sécurisées" et de récupérer des données, d'après le site spécialisé Clubic.

Lenovo a fait savoir dans un communiqué que les machines sur lesquelles Superfish était installé avaient été livrées "entre septembre 2014 et février 2015". Dans le même temps, le constructeur précise que le logiciel a été désactivé depuis janvier suite aux plaintes des utilisateurs (selon d'autres utilisateurs, il était toujours en fonction début de ce mois de mars, Ndlr).

Le procureur de l’état du Connecticut, George Jepsen, a décidé d’ouvrir une procédure contre Lenovo et a adressé un courrier au constructeur ainsi qu’à l’éditeur de Superfish afin notamment d’obtenir les courriels et les contrats portant sur l’insertion de cet adware. Dans sa missive, le procureur Jepsen qualifie “d’alarmantes” les révélations concernant ces pratiques et suggère que Lenovo a peut-être “sérieusement compromis la sécurité en ligne et la vie privée des utilisateurs d’ordinateurs”. Un porte-parole du fabricant chinois a indiqué que l’entreprise allait coopérer avec les autorités américaines, idem du côté de Superfish.

L'image de Lenovo sort profondément écornée de cette l'affaire, et les dégâts devraient amplement dépasser les recettes perçues par le fabricant en échange de la préinstallation du logiciel, évaluées de 200.000 à 250.000 dollars.

Le groupe Lenovo totalise 18,8% du marché mondial des PC, avec plus de 59,5 millions d'ordinateurs vendus chaque année. On imagine le nombre d'ordinateurs de la marque infectés…

A noter :

Lenovo publie une suite d'instructions pour désinstaller complètement Superfish, visible ici.
 

 

 
D'après une capture d'écran faite par un utilisateur, le logiciel a bien été créé suite à une commande de Bank of America.
 

 

 
 
 

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