20 mars 2015

 

Comment Stephen Hawking peut-il survivre avec la maladie de Lou Gehrig ?

 
Alors qu'à l'âge de 21 ans les médecins ne prédisaient à Stephen Hawking que deux ou trois années à vivre, le génie de la physique vient de fêter son 73 ème anniversaire. Mais comment fait-il ?

Bien que la sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue comme la "maladie de Lou Gehrig" aux USA et "maladie de Charcot" en Europe, l'ait contraint à vivre dans un fauteuil roulant, elle n'a pas réussi à le briser. Et même pas à l'amoindrir, puisqu'il exerce actuellement comme directeur de recherches au Centre de cosmologie théorique de l'Université de Cambridge, après y avoir été professeur pendant 30 années.

Il continue ainsi de vaincre son diagnostic depuis un demi-siècle, repoussant chaque jour son issue fatale en totale contradiction avec les statistiques établies. En effet, cette maladie est généralement diagnostiquée vers l'âge de 50 ans et entraîne le décès dans les cinq années suivantes. Hawking, diagnostiqué à 21 ans, ne s'attendait pas à fêter son 25ème anniversaire…

Comment a-t-il réussi à vivre si longtemps?

"Il est exceptionnel", témoignait déjà en 2002 Nigel Lee, professeur de neurologie clinique au King's College de Londres en 2002. "Je ne connais personne qui vive avec la SLA si longtemps. Ce n'est pas juste le temps écoulé qui est remarquable, mais aussi le fait que la maladie semble éteinte. Il paraît relativement stable. Ce genre d'état est très rare".

Dix ans après cette déclaration, en 2012, Hawking fêtait ses 70 ans. Ammar Al-Chalabi du King's College de Londres a qualifié le physicien d'extraordinaire : "Je ne connais personne qui puisse survivre pendant un tel laps de temps".

Pourquoi Stephen Hawking est-il différent des autres ? Ne s'agit-il que de chance, ou alors la nature transcendante de son exceptionnelle intelligence a-t-elle pu contrecarrer un sort annoncé comme inévitable ? Lui-même l'ignore. Hawking, qui est probablement le scientifique connaissant le mieux les forces régissant l'Univers, se borne à déclarer que "peut-être ma variété de SLA s'est développée suite à une mauvaise absorption de vitamines".

Mais le physicien affirme aussi que, loin de le handicaper, sa maladie lui a procuré une force de concentration, et même des années de travail qui ne sont pas accessibles aux autres chercheurs. Selon lui, toute autre personne plus impliquée dans les activités physiques ne pourrait pas fonctionner à un niveau aussi élevé. "Ce qui m'a certainement beaucoup aidé, c'est que j'avais un travail et que j'étais bien soigné, disait Hawking en 2011. J'ai eu la chance de travailler dans le domaine de la physique théorique, l'un des rares domaines dans lesquels le handicap n'est pas un obstacle sérieux".

Dans tous les cas, Hawking a démontré l'incroyable: il est possible et nécessaire de se battre contre la sclérose latérale amyotrophique, et de continuer à vivre.

Note :

La sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative des motoneurones de l'adulte. Elle est caractérisée par une dégénérescence progressive des motoneurones du cortex cérébral avec destruction consécutive du faisceau pyramidal (atteinte du premier motoneurone) et de ceux de la corne antérieure de la moelle épinière avec destruction des unités motrices associées (atteinte du deuxième motoneurone). Elle provoque une paralysie progressive de l'ensemble de la musculature squelettique des membres, du tronc (y compris les muscles respiratoires) et de l'extrémité céphalique.

Elle est également nommée aux Etats-Unis "maladie de Lou Gehrig", du nom d'un joueur de baseball célèbre, mort de cette maladie en 1941, et en France "maladie de Charcot", à ne pas confondre avec une maladie de nom et de symptômes voisins, mais d'évolution moins grave, la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

Touchant environ 2 naissances sur 100.000 indifféremment des deux sexes, l'origine de cette maladie n'est pas connue et la cause génétique ne dépasserait pas 5 à 10% des cas. Aucune incidence environnementale n'a été démontrée, bien que certains corticoïdes et anabolisants utilisés comme produits dopants chez les sportifs semblent multiplier par 10 à 15 le facteur de risque.

Jean Etienne

Portail du site officiel de la coordination des centres et des réseaux de soins pour les patients atteints de SLA.
 

 

 
Stephen Hawking goûtant les joues de l'apesanteur lors d'un vol à bord de l'Airbus Zéro-G.
 

 

 
 
 

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