1er décembre 2015

 

Le cratère d'impact du lanceur d'Apollo 16 retrouvé sur la Lune

 
Le cratère formé sur la Lune par l'écrasement du troisième étage de la fusée ayant lancé le train spatial Apollo 16 a été retrouvé sur la Lune.

Cinquième mission de débarquement humain sur notre satellite naturel, Apollo 16 s'est élancée de Cap Canaveral le 16 avril 1972, voici donc 44 ans. L'équipage était composé de John Young, commandant, de Charles Duke, copilote du module lunaire et de Ken Mattingly, pilote du module de commande.

John Young (qui deviendra le premier Commandant de bord de la navette spatiale en 1981) et Charles Duke ont séjourné 71 heures à la surface de la Lune, réalisant trois sorties sur le sol sélène d'une durée totale de 20 heures et 41 minutes. Un véhicule électrique à quatre roues motrices leur ont permis de parcourir une distance de 26,7 kilomètres, tout en récoltant 95,8 kilogrammes d'échantillons de roches lunaires qui seront ramenés sur Terre tandis que Ken Mattingly, resté en orbite, réalisait des observations scientifiques.

Crash délibéré

Quatre missions d'atterrissage avaient précédé Apollo 16, au cours desquelles les équipages avaient installé des sismomètres passifs PSE (Passive Seismic Experiment) chargés de détecter non seulement les mouvements sismiques, mais aussi d'éventuelles chutes de météorites. Aussi, le troisième étage S-IVB de 17,5 mètres de long du lanceur Saturne 5, après s'être libéré du vaisseau, avait-il été dirigé vers la Lune afin de s'y écraser, de sorte que l'impact soit analysé par les instruments au sol.

Si l'impact avait bien été perçu, un dysfonctionnement de l'émetteur radio de l'étage avait toutefois empêché les techniciens d'en suivre la trace, et donc de localiser exactement le point d'impact. Les recherches à l'aide d'instruments de l'époque n'avaient pu en retrouver la trace en raison de leur faible résolution, ce qui aurait pourtant présenté un intérêt certain en faisant entrer en ligne de compte la distance exacte entre ce point d'impact et les sismomètres.

Aujourd'hui, le Dr Jeff Plescia, du département de physique appliquée de l'Université John Hopkins (Maryland, USA), spécialiste de la détection de matériel d'origine terrestre à la surface d'autres corps célestes, a réussi à repérer le cratère d'impact du troisième étage en analysant les images à haute résolution transmises par la caméra de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la Nasa.

Et 44 plus tard, la connaissance de ces nouvelles données, ainsi que l'analyse des nouvelles images, permettront peut-être aux astrophysiciens de parfaire leurs connaissances sur la sismicité et la physique de l'intérieur de notre satellite. Les missions Apollo n'ont pas fini de nous en apprendre…

Jean Etienne

 

 

 
Cratère d'impact du troisième étage S-IVB du lanceur d'Apollo 16. Crédit : Nasa.
 
 
 

 
Le troisième étage S-IVB, vide et abandonné après avoir propulsé Apollo 16 vers la Lune, file vers son destin.
Crédit : Nasa.
 
 
 

 
Mission Apollo 16 sur la surface lunaire. Crédit : Nasa.
 
 
 

 
Le sismomètre passif PSE (Passive Seismic Experiment) d'Apollo 16 à son tour installé sur la Lune.
Crédit : Nasa.
 

 

 
 
 

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