2 novembre 2015

 

Découverte d'un lézard à six queues

 
De nombreuses espèces de lézards ont la capacité de régénérer partiellement de nombreux tissus lésés, comme leur queue, une stratégie couramment utilisée pour échapper à leurs prédateurs. Mais cela ne se passe pas toujours comme prévu.

Cette faculté de repousse ne se limite toutefois pas à la queue et réserve encore bien des surprises. Ainsi, plusieurs études ont noté la régénération spontanée d'axones, c'est-à-dire le prolongement du neurone qui conduit le signal électrique les zones synaptiques, mais aussi la régénération partielle de la mandibule inférieure, ainsi que de parties de membres. Quant à la queue, elle peut être abandonnée volontairement, ou par réflexe, suite à une stimulation prédatrice, obéissant à un plan de fracture spécifique dans les vertèbres et d'un mécanisme de fermeture rapide des vaisseaux sanguins évitant l'hémorragie. La queue de substitution ne comprendra pas de vertèbres, qui seront remplacées par une tige cartilagineuse.

Ce délestage de l'appendice caudal, qui permet à l'animal de sauver sa vie en se dégageant de l'emprise d'un prédateur, s'accompagne aussi d'inconvénients. Sa nouvelle queue, moins mobile, lui sera aussi moins utile et deviendra un handicap pouvant avoir des répercussions négatives sur la reproduction, la communication visuelle entre les spécimens d'un groupe et le déplacement aquatique.

Dans certains cas cependant, il arrive que la queue ne se détache pas complètement de l'organisme, mais y reste attachée par un lambeau permettant son irrigation. Dans ce cas, une nouvelle queue apparaîtra sans que la précédente ne soit abandonnée, donnant lieu à une queue d'apparence bifurquée, ou même trifurquée, des cas fréquemment signalés.

Récemment, un spécimen exceptionnel, et même unique, a été rapporté à Cordoue (Espagne), où un lézard de l'espèce Salvator merianae (aussi appelé Tégu noir et blanc) affublé de six queues régénérées a été découvert. L'animal présente les traces d'une grave blessure qui s'étendait sur toute la partie supérieure de la queue. De nouvelles queues de tailles différentes prennent naissance en six points, poussant perpendiculairement à l'axe de la queue d'origine.

Jean Etienne

Source : Cuadernos de Herpetología.
 

 

 
Les six queues du Salvator merianae. Image Creative Commons - Reproduction autorisée pour usage non commercial.
 
 
 

 
1) L'extrémité de la dernière vertèbre a donné naissance à deux queues régénérées.
2) Plans de fracture dans les vertèbres permettant sa séparation.
Image Creative Commons - Reproduction autorisée pour usage non commercial.
 

 

 
 
 

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