1er septembre 2015

 

Inauguration d'un laboratoire consacré au clonage d'animaux disparus

 
Faire revivre des espèces disparues, tel est l'unique objectif de ce laboratoire biologique d'avant-garde qui vient d'être inauguré à Iakoutsk, une ville de Sibérie centrale en Russie située sur la rive gauche de la Léna.

"Il y a quelques jours, nous avons ouvert ce laboratoire d'étude des tissus d'animaux fossilisés. Nous souhaitons explorer non seulement les cellules des animaux anciens de différentes conservations, mais aussi leur ADN. C'est l'unique centre en Russie qui sera chargé des recherches biotechnologiques systématiques des spécimens paléontologiques", a rapporté le directeur du Musée des mammouths, Semion Grigoriev.

Dans un premier temps, les scientifiques désirent cloner un mammouth, après que des restes de ces grands herbivores laineux disparus il y a des millénaires de la surface de la Terre pour des raisons encore discutées ont été retrouvés en 2012 dans le pergélisol sibérien. Lors de cette découverte, un membre de l'expédition, le directeur de la fondation de recherche sud-coréenne Sooam Biotech, Hwang Woo-Suk, avait estimé que les fragments découverts en Iakoutie pourraient contenir des cellules intactes, ce qui permettrait de cloner un mammouth.

"Les chercheurs sud-coréens ont examiné sur place des échantillons de moelle osseuse au moyen d'un microscope portatif et ont découvert des noyaux intacts. Les échantillons prélevés en Iakoutie se trouvent actuellement à l'Université" fédérale russe du Nord-Est de Iakoutsk, avait précisé Hwang Woo-Suk.

Afin de mettre en œuvre le projet, l'Université fédérale nord-est de la République de Sakha, la Fondation Sooam et l'Institut du génome à Pékin ont décidé d'unir leurs efforts.

L'objectif principal du laboratoire est de récupérer des cellules vivantes pour le clonage. C'est pourquoi les spécialistes doivent trouver non seulement des restes d'animaux bien conservés dans le pergélisol, mais aussi développer une méthodologie qui leur permettra de les dégivrer correctement.

"La laine convient le mieux pour l'extraction d'ADN d'animaux fossilisés en tant que matière première (…). Mais il est nécessaire d'avoir le temps de tout faire avant que la cuticule ne commence à s'effriter en raison de l'invasion d'organismes modernes", a déclaré le directeur du musée zoologique de Saint-Pétersbourg de l'Institut zoologique de l'Académie des sciences de Russie, Alexei Tikhonov.

En mars dernier, des généticiens américains avaient rapporté qu'ils avaient réussi à insérer 14 gènes de mammouth dans l'ADN d'un éléphant, en utilisant l'outil d'édition de génome CRISPR. Les résultats de l'expérience n'ont pas encore été révélés dans les revues scientifiques.
 
 

 
Une partie des restes de mammouth découverts en 2012 par l'expédition paléontologique internationale en Iakoutie (nord-est de la Sibérie).
 

 

 
 
 

Retour

Commentez cet article dans le forum