3 février 2016

 

Les Etats-Unis contraints d'importer du maïs et du soja non-OGM

 
La désaffection croissante des Américains pour les aliments contenant des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) contraint le gouvernement U.S. à importer du soja et du maïs biologiques… après en avoir été le plus important producteur de la planète !

Il est loin le temps où maïs et soja américains nourrissaient les populations soviétiques et chinoises, quelquefois au terme d'accords épiques ayant fait le bonheur de la presse durant la période de la guerre dite "froide". La situation s'est aujourd'hui inversée, et nombre de compatriotes du pays de l'Oncle Tom consomment maintenant des céréales chinoises, indiennes ou camerounaises sans le savoir !

En effet, 88 % du maïs et 94 % du soja actuellement cultivés sur le sol des Etats-Unis sont des OGM, c'est-à-dires des plantes n'ayant plus aucun rapport avec la nature et dont le message génétique a été artificiellement modifié, non en vue d'en améliorer la qualité ou le goût, mais de les rendre soit résistantes aux herbicides dits "totaux" et permettant d'éviter l'emploi d'herbicides sélectifs, plus coûteux, soit de produire par elles-mêmes un insecticide empêchant le parasitage de certaines larves, comme celle de la Pyrale du maïs (qui, depuis, s'est parfaitement adaptée…).

Mais l'Américain moyen ne pouvait rester dupe très longtemps, et les fabricants de semences OGM assistent aujourd'hui, consternés, à une demande de produits biologiques, c'est-à-dire naturels, augmentant de façon exponentielle. Et force est de constater que face à cette augmentation, les Etats-Unis sont maintenant contraints d'importer du maïs et du soja biologiques pour répondre à la demande croissante.

Ainsi, le gouvernement a-t-il dû se tourner vers des pays comme la Roumanie pour importer du maïs biologique, ainsi que vers l'Inde, la Chine ou le Cameroun pour le soja. Une importation dont le montant aurait frôlé les 20 millions de dollars en 2015, mais qui pourrait doubler, voire tripler, selon les estimations, cette année.

Le paradoxe OGM

Il est de notoriété publique que la plus grande partie des céréales, maïs comme soja entre autres, ne sert pas à l'alimentation humaine mais est utilisée pour nourrir les animaux (bovins, caprins, ovins…), et plus particulièrement les animaux d'élevage biologique. Or, ceux-ci ne souffrant pas de recevoir du maïs ou du soja transgéniques sous peine de se voir retirer leur certification "bio", deviennent donc prioritaires.

Les céréales OGM, elles, se retrouvent donc presque systématiquement rejetées dans l'alimentation des "parents pauvres", c'est-à-dire des humains, sous forme de produits transformés. Par exemple, farine de maïs, gluten de maïs, purée de maïs, amidon de maïs, sirop de maïs, semoule de maïs, ainsi que farine de soja, protéines de soja, isolats de soja, isoflavones de soja, lécithine de soja, protéines végétales, protéines végétales texturées (TVP), tofu, tempeh, tamari, et d'autres ingrédients dont la chimie alimentaire détient les brevets.

Bon appétit !

Jean Etienne

Source principale :

U.S. Forced to Import Organic Corn and Soy to Meet GMO-Free Demand.

 

 

 

 

 
 
 

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