19 mai 2016

 

Un impact découvert sur un des hublots de la Station Spatiale Internationale

 
Le 12 mai dernier, l'astronaute britannique de l'ESA Tom Peake découvrait un impact d'environ 7 millimètres de diamètre sur l’un des hublots du module Cupola, construit principalement par la société Alenia au titre de la participation de l'Italie au programme spatial européen et intégré à la Station Spatiale Internationale depuis 2010. Cet éclat, s'il n'a pas menacé l'intégrité de la station, relance la problématique des débris spatiaux.

Selon l'ESA, le dégât est apparu suite à une collision avec un fragment de métal gros de seulement quelques micromètres, qui n'a pu cependant percer la vitre composée de quatre couches. Cet événement n'a pas influencé le bon fonctionnement de la station.
 
L'impact, vu de l'intérieur. Crédit : Nasa.
La station spatiale est équipée de panneaux anti-météorites ainsi que de systèmes lui permettant d'éviter une éventuelle collision avec des objets pouvant représenter un danger. La station est en effet munie d’un blindage étendu autour de tous les espaces techniques et espaces de vie, de sorte que les impacts mineurs comme celui-ci ne représentent aucune menace.

Les débris de plus d'un centimètre de diamètre sont toutefois capables d'endommager les équipements vitaux des vaisseaux spatiaux, tandis qu'un objet de 10 centimètres est susceptible de détruire l'ISS.

Par le passé, plusieurs "alertes collision" se sont produites à bord de l'ISS, notamment lorsqu'un satellite est amené à croiser la station à moins de 5 km. Les occupants sont alors priés de s'abriter dans les vaisseaux Soyouz assurant leur retour vers la Terre, en prévision d'un départ précipité. La dernière alerte de ce type a eu lieu le 16 juin 2015.
 
Le module Cupola mesure environ 2 mètres de diamètre pour 1,5 mètre de hauteur et pèse 1,8 tonne. Il est composé d'une structure en aluminium percée de six hublots latéraux et d'une fenêtre centrale dite "zénitale", offrant une vision panoramique sur 180°.

Chaque hublot comporte deux vitres "de pression" participant à l'étanchéité de la station, entourées de part et d'autre de deux vitres de protection conçues pour résister aux éventuels impacts, soit depuis l'intérieur (mouvements des astronautes, griffures par des instruments), ou depuis l'extérieur (micrométéorites, débris spatiaux). Chaque vitre est de qualité optique et permet de photographier vers l'extérieur sans aucune altération, et peut être remplacée. En cas de risque de collision, des volets de protection peuvent être refermés manuellement.

Un échauffement excessif de la station par effet de serre est prévenu par un revêtement d'or en couche mince sur la vitre externe, ainsi que par un refroidissement actif via un circuit d'eau connecté au système de régulation thermique du module Tranquility. Cupola, ainsi que le module Tranquillity, ont été installés au cours de la mission STS-130 de la navette Endeavour le 10 février 2010.

Presque toutes les puissances spatiales du monde participent aux efforts visant à dépolluer l'espace circumterrestre. Ces pays ont mis en place un Comité international de coordination sur les débris spatiaux (IADC), et se sont engagés à décrocher de leur orbite les satellites hors service. Cependant, une telle manœuvre exige une réserve de carburant relativement importante, ce qui risque de grever la durée de vie du satellite. De plus, les satellites arrivant en fin de vie risquent d'échapper au contrôle des stations terrestres, et deviennent alors de dangereuses épaves.

Depuis le premier vol habité dans l'espace en 1961, quelque 20.000 fragments significatifs et débris d'engins spatiaux polluent l'orbite terrestre, représentant un risque sérieux pour les satellites et les missions habitées vers la Station spatiale internationale.

Jean Etienne

 

 

 
Cupola, depuis l'intérieur de la Station Spatiale Internationale (vue sur la côte algérienne). Crédit : Nasa.
 
 
 
 
Autoportrait de Tracy Caldwell dans le module Cupola de la station spatiale internationale observant la Terre en contrebas au cours d'expédition 24. Les astronautes sont quelquefois artistes... Crédit : Nasa.
 

 

 
 
 

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