30 mai 2016

 

Le premier module gonflable vient d'être déployé sur l'ISS

 
La Station Spatiale Internationale comporte désormais un nouveau module, dont la caractéristique essentielle pourrait paraître surprenante, ainsi que novatrice : il s'agit en effet d'une structure gonflable.

Ce 29 mai 2016 à 20h44 TU, avec une journée de retard pour des raisons techniques, la pressurisation du Bigelow Extensible Activité Module (BEAM) amarré à la Station Spatiale Internationale a débuté, pour se terminer seulement dix minutes plus tard. Il s'agit d'une structure gonflable de 3 mètres de diamètre et 4 mètres de longueur, offrant un volume utile de 16 m³ déployé, qui avait été lancé le 8 avril dernier par une fusée Falcon 9 de SpaceX.

BEAM comprend deux cloisons métalliques, une structure en aluminium et sa paroi est composée de plusieurs couches de matériaux souples assurant à la fois l'étanchéité et une protection contre le rayonnement externe et les micrométéorites. Il comprend un sas au format CBM (mis au point pour la partie américaine de la station spatiale) mais ne dispose par contre d'aucun hublot.

Au cours de la semaine prochaine, des contrôles d'étanchéité seront effectués sur BEAM afin de s'assurer de son intégrité structurale. Par la suite, l'astronaute Jeff Williams pénètrera dans le module pour y effectuer divers tests.

Le module BEAM doit être testé durant au minimum deux années. Il ne s'agit cependant, dans l'état actuel, ni d'un lieu d'habitation, ni d'un endroit de stockage et l'écoutille y donnant accès sera maintenue fermée en limitant ainsi le risque de dépressurisation dans la cas où la structure se mettrait à fuir. En fait, un des membres d'équipage de l'ISS pénétrera seulement tous les trois mois dans le module afin d'y relever la pression et le niveau de radiation, et vérifier le comportement structurel de l'ensemble. Aucune inspection extravéhiculaire n'est prévue pour l'instant.

Deux ans après son amarrage, soit en mai 2018, BEAM devrait être détaché de l'ISS au moyen du bras robotisé et relâché au nadir de la station sans lui conférer aucune vitesse initiale. Il devrait ensuite perdre progressivement de l'altitude, puis pénétrer dans les conches denses de l'atmosphère un an plus tard, où il se désintégrera.

Vers l'extension de l'ISS à prix démocratique ?

Les modules de type gonflable, s'ils se révèlent à la fois praticables et sûrs, offrent la possibilité de fournir à bon compte un volume de travail important dans l'espace. Ce premier test dans une version habitable permettra aux chercheurs de déterminer à quel point ce type de structure protège ses occupants contre le rayonnement solaire, les diverses radiations, les débris spatiaux ainsi que les variations extrêmes de température rencontrées en orbite.

Jean Etienne

 

 
 
BEAM en cours d'intégration au troisième étage du lanceur Falcon-9.
 
 
 

 
Emplacement de la structure sur la Station Spatiale Internationale.
 
 
 

 
BEAM en opération sur l'ISS (vue d'artiste).
 

 

 
 
 

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