11 mars 2016

 

Si vous voulez empêcher votre cerveau de vieillir… prenez les escaliers !

 
C'est une très sérieuse étude de l'Université Concordia, à Montréal, qui l'affirme : grimper une volée d'escalier chaque jour, soit la distance séparant deux étages d'un immeuble moyen, rajeunit le cerveau de 0,58 année.

L'habitude d'emprunter les escaliers est logiquement associée au maintien d'une bonne forme physique. Mais ce n'est pas tout, car il est maintenant démontré qu'elle améliore aussi la santé du cerveau. Plus étonnant, le fait de rester plus longtemps aux études exerce un effet similaire, encore plus marqué.

L'équipe de chercheurs dirigée par le professeur Jason Steffener, chercheur en neurosciences au département psychologie de l'Université Concordia à Montréal, a fait appel à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) - une méthode non invasive - pour examiner le cerveau de 331 sujets adultes bien portants, âgés de 19 à 79 ans.
 
Jason Steffener
"Dans divers milieux de travail et centres de transport public, il existe déjà des initiatives pour encourager les gens à prendre les escaliers", affirme le chercheur. "Or, nos travaux donnent à penser qu'on devrait également axer ces campagnes sur les adultes plus âgés, afin de les inciter, eux aussi, à garder leur cerveau jeune et en santé".

Les scientifiques ont abouti à ce résultat en mesurant le volume de matière grise présente dans le cerveau des participants. Parce qu'il est causé par la rétraction neurale et la perte de neurones, le déclin de la matière grise constitue un aspect très visible du processus de vieillissement chronologique. Les chercheurs ont ensuite comparé le volume du cerveau des participants en fonction du nombre de volées d'escalier grimpées et d'années d'études terminées.

Les résultats sont sans équivoque : plus le nombre de volées d'escalier et d'années d'études est élevé, plus le cerveau demeure jeune. Et cela dans des proportions non négligeables : 0,58 année (211 jours) pour une volée d'escalers par jour, et 0,95 année (346 jours) par année d'études supplémentaire effectuée, valeurs cumulables.

"Cette recherche montre donc que l'éducation et l'activité physique ont une incidence sur l'écart entre une prédiction physiologique de l'âge et l'âge chronologique", souligne Jason Steffener. "Elle révèle en outre que les gens peuvent faire des gestes concrets pour ralentir le vieillissement de leur cerveau. Contrairement à d'autres types d'exercice plus vigoureux, grimper des escaliers est une chose que les adultes plus âgés peuvent faire au moins une fois par jour - et que beaucoup font d'ailleurs déjà", ajoute encore M. Steffener, qui est aussi chercheur à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

"Cette activité toute simple offre un potentiel énorme comme mesure d'intervention pour favoriser la santé du cerveau, ce qui est très encourageant", conclut-il.

Jean Etienne

Source principale :

Differences between chronological and brain age are related to education and self-reported physical activity (Neurobiology of Aging Volume 40, April 2016, pp. 138 à 144 - doi : 10.1016/j.neurobiolaging.2016.01.014).

 
 

 

 

 
 
 

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