17 octobre 2016

 

Sueurs froides pour ExoMars

 
Le module Schiaparelli s'est correctement séparé de la sonde principale ExoMars ce dimanche 16 octobre 2016 à 16h42 afin d'entamer sa descente vers le sol martien qu'il atteindra dans trois jours. Mais la perte des données télémétriques a fait craindre le pire…

Même s'il ne s'agit qu'un démonstrateur dont le but principal est de valider la méthode d'atterrissage sur la Planète rouge d'un laboratoire beaucoup plus complexe d'ici quatre ans, le module Schiaparelli devrait concrétiser la capacité de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) à se poser sur Mars, après l'unique tentative qui s'était soldée par un échec en 2003 avec Beagle 2.

D'une masse de 577 kg pour un diamètre de 2,40 mètres, le module d'atterrissage constitue en fait un "extra", sorte de passager clandestin de la sonde européenne ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) dont la mission consiste à tenter de déterminer, depuis l'orbite, si l'origine des traces de gaz méthane détecté dans l'atmosphère martienne est d'origine biologique.

Séparation effectuée… dans la douleur !

Si à 13h50 TU (+ 2 heures pour heure de Paris) les données confirmaient la bonne santé de l'orbiteur et de l'atterrisseur, l'équipe en charge de l'opération attendait, avec à la fois impatience et anxiété, les signaux annonçant le bon déroulement des opérations. Tout en étant parfaitement conscients que rien, absolument rien, ne leur permettrait d'intervenir en cas de dysfonctionnement.

La tension montait à 14h42 TU, car c'est à ce moment précis que Schiaparelli devait se séparer de son véhicule porteur. La confirmation est attendue, mais le signal radio mettra plus de 15 minutes à parvenir via l'antenne de 35 mètres de la station de réception de l'ESA à New Norcia, en Australie.

Il est 15h02 TU, et une information reçue du GMRT (Giant Metrewave Radio Telescope), un radiotélescope interférométrique situé près de Pune, en Inde, et qui fut lors de son inauguration en 1995 le plus grand du monde, confirme la séparation de Schiaparelli. Toutefois, l'équipe de l'ESA attend toujours le signal émis par la sonde.

A 15h27, le directeur de la mission Michel Denis confirme que les signaux de l'orbiteur ont bien été recouvrés, mais qu'ils ne contiennent pas les renseignements de télémétrie. L'inquiétude plane tandis que les équipes de scientifiques étudient la situation…

16h45 TU, tous les signaux attendus sont enfin réceptionnés. Les cœurs des techniciens repartent. TGO et Schiaparelli sont en bonne santé, ce dernier ayant entamé son long plongeon vers la surface martienne, que rien ne pourra désormais arrêter. Sauf un complexe système de parachutes et de rétrofusées, espérons-le.

To be continued...

Jean Etienne

 

 
 
Présentation du module atterrisseur Schiarapelli au salon du Bourget (avec sa coque de protection).
 
 
 
 
Au centre, lieu d'atterrissage prévu d'ExoMars.
 

 

 
 
 

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