25 janvier 2017

 

Importante avancée dans le traitement de la dégénérescence rétinienne à un stade avancé

 
Une transplantation de tissu rétinien dérivé de cellules souches pluripotentes, c’est-à-dire obtenues à partir de cellules adultes, a permis de restaurer la fonction visuelle de souris en dernier stade de dégénérescence rétinienne.

Encore aujourd’hui, aucun traitement curatif n’existe pour les patients présentant un stade avancé de maladies de la rétine telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou la rétinite pigmentaire. Une perte irréversible d’une partie de la fonction visuelle, voire l’aveuglement, sont in fine le sort auquel doivent se résoudre les patients touchés par ces pathologies. Seules quelques thérapies permettent de limiter la progression de la DMLA, mais seulement lorsque celle-ci n’est pas encore à un stade trop avancé.

L’équipe de la professeure Masayo Takahashi du RIKEN Center for Developmental Biology (Japon) vient de démontrer que des tissus rétiniens dérivés de cellules souches pluripotentes, après implantation dans la rétine de souris atteintes de ces pathologies, non seulement de se développer en photorécepteurs matures, mais surtout d’être parfaitement fonctionnels. En effet, dans 50 % des cas, les souris présentant un stade avancé de dégénérescence rétinienne ont récupéré une fonction visuelle.

Les chercheurs ont clairement réussi à mettre en évidence la présence de connexions entre les cellules implantées et celles avoisinantes ainsi que leur capacité à répondre aux stimuli lumineux et à transmettre le signal jusqu’au cerveau, propriété même des photorécepteurs. C’est à l’aide d’un micro-électrorétinogramme ex vivo que ces réponses ont été mesurées et que l’apport de cette transplantation a été caractérisé sur le plan fonctionnel.

Après quelques études complémentaires, les auteurs de l’étude ont annoncé que des essais cliniques chez l’homme pourront démarrer avec l’espoir d’observer des résultats similaires concernant l’amélioration ou la récupération de la fonction visuelle.

Toutefois, la rétine humaine ayant besoin de plus de temps que chez la souris pour se doter de photorécepteurs matures, cinq à six mois d’attente seront nécessaires après la transplantation avant d’observer des premiers résultats sur la fonctionnalité de cette technique chez l’Homme.

Jean Etienne

Sources principales :

iPSC-Derived Retina Transplants Improve Vision in rd1 End-Stage Retinal-Degeneration Mice (Stem Cell Reports. January 2017).

Retinal Regeneration (Masayo Takahashi - RIKEN Center for Developmental Biology).

 

 

 
Les photorécepteurs dérivés de cellules souches pluripotentes implantées sur la rétine de la souris sont morphologiquement capables de former des synapses après transplantation. Crédit : RIKEN.
 

 

 
 
 

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