27 février 2019

 

Le K Computer prend sa retraite au bénéfice du premier ordinateur d'échelle exaflopique

 
Il fut le premier ordinateur à atteindre la performance de 10 petaflops, ou dix millions de milliards d'opérations par seconde en juin 2011. Mis à la retraite en août prochain, il fera place à son grand frère, dont la puissance est difficile à concevoir pour le cerveau humain…

L'Institut de Recherche Chimique et Physique, ou RIKEN ( 理研 ), abréviation de 理化学研究所  (Rikagaku Kenkyusho), est un institut de recherche dont le centre principal est situé à Wakō (Japon). Il a, entre autres, développé le superordinateur RIKEN MDGRAPE-3, et surtout le K Computer, qui est devenu en 2011 le plus puissant du monde avec une puissance de calcul de 10 petaflops, ou 1016 flops, d'où son nom "K", qui reprend le caractère " 京 " (prononcé " Kei "), qui signifie 1016 en Japonais.

Le projet de développement du K computer avait nécessité 6 années de développement entre le RIKEN (maître d’ouvrage du projet) et Fujitsu (maître d’œuvre), pour un budget total de 111 milliards de Yens (environ un milliard d’euros).

Avec 88.128 processeurs de 2 GHz composés de 8 cœurs chacun, soit un total de 705.024 cœurs, utilisant un système d'exploitation basé sur le noyau de Linux, il est cependant aujourd'hui relégué en dix-huitième position du classement mondial des superordinateurs, aujourd’hui dominé par le supercalculateur américain « Summit » (qui atteint les 140 petaflops ou 140 millions de milliards d'opérations par seconde), après une domination chinoise entre 2013 et 2018.

Aussi, désireux de se maintenir au sommet de la recherche nécessitant un traitement massif des données, allant de la projection des conséquences des catastrophes naturelles (tsunami, tremblement de terre) à la prévision météorologique, en passant par la recherche nucléaire, l'astrophysique et les recherches médicales, le RIKEN a annoncé la mise à la retraite du K Computer en août prochain afin de faire place à son successeur, dénommé provisoirement le « post K computer », qui entrera en fonction en 2021.

Celui-ci dont l'architecture n'est pas encore révélée avec précision, atteindra une puissance de calcul de 1018 petaflops, ou 1 exaflop, ou encore un milliard de milliards d'opérations par seconde. L'informatique entrera ainsi dans l'ère exaflopique.

De quoi regarder nos portables et autres smartphones avec condescendance…

Jean Etienne

Sources principales :

Japan's K supercomputer, once world's No. 1, to retire in Aug. Kyodo News+, 6 février 2019.
Fujitsu Completes Post-K Supercomputer CPU Prototype, Begins Functionality Trials. Fujitsu, 21 juin 2018.
Site du RIKEN.
 

 

 
Une partie du K Computer. Crédit : RIKEN.
 
 
 

 
Le K Computer comprend 864 armoires à refroidissement hydraulique. Crédit : RIKEN.
 
 
 

 
Chacune des 864 armoires (ou tours) abrite 24 cartes, comportant chacune 4 processeurs SPARC64 et 32 mémoires de 2 Go de RAM. Soit 88.128 processeurs et 1.327.104 Go de RAM, le tout refroidi par une centrale hydraulique. Crédit : RIKEN.
 

 

 
 
 

Retour

Commentez cet article dans le forum