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			 Car en effet, dans l'évaluation des propriétés 
			des nuages pris individuellement, même de petites erreurs peuvent 
			conduire à des incertitudes majeures dans les prévisions 
			climatiques, alors que ceux-ci jouent un rôle clé dans le bilan 
			énergétique de la Terre et de son cycle de l'eau. 
			Les satellites météorologiques actuels 
			étudient les grandes structures nuageuses, mais manquent de la 
			précision nécessaire pour observer individuellement de petits 
			nuages. Ceux-ci, bien que petits par leur taille, modèrent le 
			climat, mais peuvent aussi être très sensibles à l'évolution 
			du climat, et c'est pourquoi il est absolument capital de les mesurer 
			et de les modéliser correctement afin de mieux comprendre leur nature 
			et leur interaction avec les conditions environnementales 
			changeantes. 
			"Ce projet nous donnera l'occasion de voir 
			et de mesurer les nuages comme jamais auparavant", a déclaré le 
			professeur Ilan Koren, chercheur, spécialiste de la physique des 
			nuages et de la pluie de l'institut Weizmann des sciences de Rehovot 
			(Israël). 
			Un scanner pour la Terre 
			L'idée que l'on peut se faire d'un scanner entourant notre planète 
			est parfaitement correcte, car cette technologie a été directement 
			inspirée de l'imagerie médicale en 3D telle qu'elle nous est 
			maintenant familière. Par analogie, les images seront obtenues 
			simultanément depuis de nombreuses directions autour des nuages, un 
			exploit qui sera rendu possible par une formation en réseau 
			auto-organisée de plusieurs satellites, très petits et très agiles. 
			Le contrôle de précision, requis par le système multi-satellite 
			(chaque satellite pesant environ trois kilogrammes) afin de réaliser 
			cette imagerie complexe pose toutefois des problèmes de miniaturisation, de 
			coordination et de capacités de réaction autonomes. 
			"Contrairement aux laboratoires isolés des 
			hôpitaus terrestres, la Terre est irradiée par l’éclairage du 
			Soleil, qui ne peut pas être déplacé, allumé ou éteint. Nos 
			algorithmes d'analyse d'images doivent prendre en compte cette 
			réalité et s'appuyer sur la diffusion de la lumière, ce qui nous met 
			au défi", a déclaré le professeur Yoav Schechner, expert en 
			vision par ordinateur et en tomographie par ordinateur du Technion - 
			Institut de technologie israélien de Haïfa (Israël). 
			Les systèmes de satellites distribués en 
			réseau, développés pour CloudCT, sont un exemple de la manière dont 
			un logiciel innovant compense les problèmes engendrés par la 
			miniaturisation. Cela permet à un tel système ultraminiaturisé de 
			mettre en œuvre efficacement un système d’auto-organisation et de 
			nouvelles approches d’observation, permettant de réaliser des 
			avancées scientifiques. 
			Les trois chercheurs ont récemment remporté un 
			prix du Conseil européen de la recherche d'un montant de 14 millions 
			d'euros leur permettant de mener à bien leur projet, et sont 
			actuellement occupés à construire leur équipe et élaborer les 
			détails de leur programme. De nombreux aspects de CloudCT restent à 
			tester avant le lancement, y compris une pré-mission de trois 
			satellites précurseurs. 
			"Nous pouvons déjà affirmer que CloudCT est 
			à l’avant-garde des nouveaux concepts d’observation de la Terre et 
			du développement d’algorithmes sophistiqués d’imagerie informatique", 
			ajoute Yoav Schechner. 
			Jean 
			Etienne 
			Sources principales : 
			
			
			The secret life of clouds revealed in new Israeli research. 
			Israel21c, 9 avril 2019. 
			
			
			CT for Clouds: A Fleet of Micro-Satellites Will See into the 
			Smallest Clouds. Israël Institute for Technology, 18 
			décembre 2018. 
			Le 
			projet CloudCT sur YouTube.   |