12 avril 2019

 

Plein succès pour la version définitive de la Falcon Heavy dans un scenario de science-fiction !

 
Le premier vol commercial de la Falcon Heavy de SpaceX se conclut par un succès complet, qualifiant ainsi le lanceur super-lourd dans sa version définitive.

Le deuxième exemplaire de la Falcon Heavy, le lanceur actuellement le plus puissant du monde avec une charge satellisable de plus de 60 tonnes en orbite basse, a décollé ce 11 avril à 22h35 TU depuis le Pad 39A historique du centre spatial Kennedy de la NASA, qui avait vu le départ de la mission Apollo 11 en 1969.

2 minutes 34 secondes plus tard, les deux immenses accélérateurs latéraux se séparaient du premier étage de la fusée, qui poursuivait seul sa route vers l'espace durant encore une minute avant de libérer le second étage du lanceur.

Puis ce fut ce scénario de science-fiction, auquel toutes les agences spatiales de la planète rêvent sans pouvoir le réaliser, de ces deux accélérateurs revenant se poser, simultanément et dans une chorégraphie parfaite, à Cap Canaveral. Deux minutes plus tard, le premier étage lui-même, au terme d'une trajectoire plus étendue, atterrissait en douceur sur une barge disposée dans l'océan Atlantique. Arthur C. Clarke en avait rêvé... Elon Musk l'a fait !
 

 

 
Les images des deux accélérateurs de la Falcon Heavy revenant se poser, dans une chorégraphie parfaite, à Cap Canaveral, mission accomplie. Crédit : SpaceX.
 

Enfin, après une séquence de manœuvre et de réallumage du moteur du second étage, la charge utile, composée du satellite Arabsat-6A, un satellite de communication qui fournira des services Internet et de communication aux résidents du Moyen-Orient, d’Afrique et de certaines régions de l’Europe, était déployé et s'inscrivait sur l'orbite de transfert géostationnaire.

Une version "gonflée"

La mission réalisée aujourd'hui est la première mettant en œuvre les versions du "bloc 5" du lanceur, dont les trois éléments (deux accélérateurs et le corps central) comportent chacun 9 moteurs. Comparativement au premier vol réalisé le 9 mai 2018, celui-ci présente une puissance accrue de 10%, mais surtout une fiabilité autorisant un potentiel de réutilisation accru. En effet, les versions précédentes de la Falcon 9 de base constituées du bloc 4 n'étaient prévues que pour être réutilisées que 2 ou 3 fois, alors que le bloc 5 est capable de voler jusqu'à 10 fois, avec pratiquement aucune rénovation sérieuse entre les missions.

Pour atteindre cet objectif, les ingénieurs de SpaceX ont développé une suite de mises à niveau de la fusée phare de la société, dont notamment des moteurs améliorés, un "interstage" plus durable (la pièce reliant les deux étages de la fusée), de nouvelles ailettes de rentrée en titane et un nouveau système de protection thermique afin de mieux gérer les contraintes du lancement.

La Falcon Heavy s'inscrit désormais dans un calendrier de lancements réguliers. Le prochain vol, prévu en juin, emportera la mission Space Test Program 2 pour l'US Air Force et une mission de navigation solaire pour The Planetary Society. Alors que le prix de base du lanceur est de 90 millions de dollars, en juin 2018, SpaceX a signé une mission militaire particulièrement convoitée, qui prévoit le lancement en 2020 d'un satellite de reconnaissance de l'US Air Force facturé 130 millions de dollars, un bénéfice juteux pour la société privée.

En attendant, le prochain lancement de SpaceX depuis le Cap est actuellement prévu pour le 26 avril, date à laquelle une fusée Falcon 9 acheminera un vaisseau cargo Dragon vers la Station spatiale internationale.

Jean Etienne

Source principale :

SpaceX 

 

 
Le premier étage de la Falcon Heavy après son atterrissage sur une barge disposée dans l'océan Atlantique, mission accomplie. Crédit : SpaceX.
 
 
 

 
Décollage de la Falcon Heavy. Crédit : SpaceX.
 
 
 

 
Vue de la Falcon Heavy avant son acheminement vers le pad de tir. Crédit : SpaceX.
Cliquer sur l'image pour agrandir.
 

 

 
 
 

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