22 décembre 2014

 

De nouvelles images de 67P/Churyumov-Gerasimenko par Philae

 
Si toutes les images exploitables du noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko prises par la sonde Philae ont été publiées peu de temps après son atterrissage, certaines d'entre elles, jugées sans intérêt, nous étaient encore inconnues.

On se rappelle qu'avant de s'immobiliser, Philae avait rebondi à deux reprises. Pendant ce temps, la caméra CIVA était déjà activée dans le but d'enregistrer l'instant où l'atterrisseur s'immobiliserait à la surface de 67P. Une première image, qui vient d'être publiée, présente une vue floue, ce qui n'est pas étonnant étant donné que Philae était loin d'être statique à ce moment.
 
 

 
Cette image a été prise par la caméra CIVA alors que Philae rebondissait à la surface de 67P. Crédit ESA.
 
"Cette image a été un véritable choc, parce qu'évidemment nous ne savions pas encore où nous nous dirigions", déclare l'astrophysicien français Jean-Pierre Bibring, véritable instigateur du projet Philae il y a déjà vingt ans. "Avec d'autres données elle a démontré que nous n'étions pas sur la comète. Et à ce moment-là c'était terrible, car nous ne savions pas si la vitesse du rebond était supérieure ou inférieure à la vitesse de libération. Dons, nous ne savions pas si nous allions redescendre vers la surface".

Finalement, des images nettes avaient été transmises, mais après que l'atterrisseur ait rebondi sur près d'un kilomètre et se soit immobilisé dans un "fossé" sombre, réduisant la quantité de lumière atteignant les panneaux solaires de Philae en limitant sa capacité à recharger ses batteries.

Jean-Pierre Bibring a aussi publié une image de l'environnement sombre de Philae prise par la caméra CIVA après son immobilisation. Celle-ci était déjà connue, mais une manipulation informatique effectuée par les scientifiques du programme révèlent de nouveaux détails dissimulés à l'origine dans l'ombre. Celle-ci montre une des parois rocheuses s'élevant à côté du robot. Selon Jean-Pierre Bibring, les marques d'éblouissement discernables sont produites par la réflexion de la lumière sur l'atterrisseur lui-même.
 
 

 
Image traitée de la paroi s'élevant à côté de Philae. Crédit ESA.
 
Actuellement, l'emplacement de Philae à la surface de la comète n'est pas encore connu avec exactitude. La sonde Rosetta, toujours en orbite, a pris une série de photos en haute résolution les 12, 13 et 14 décembre. Lorsque celles-ci auront été transmises à la Terre, les chercheurs espèrent qu'elles pourront les renseigner sur la position de l'atterrisseur.

Il s'agira cependant d'un travail de longue haleine. Les quatre millions de pixels de chaque image devront être examinés, pratiquement un à un, afin de retrouver les faibles points lumineux qui pourraient trahir la présence du robot. "Cela semble très difficile, mais l'œil humain est en fait excellent pour faire ce genre de chose", a déclaré Holger Sierks, dirigeant l'équipe de recherche sur la caméra Osiris de Rosetta.

Seulement alors, les scientifiques pourront estimer les chances de Philae de recevoir à nouveau suffisamment de rayonnement solaire pour alimenter ses batteries et communiquer à nouveau avec la Terre. En attendant, un modèle préliminaire, montrant l'atterrisseur immobilisé, a été établi sur la base des données déjà connues.

Jean Etienne

 

 

 
Les images de CIVA ont été utilisées pour construire ce modèle de l'emplacement final d'atterrissage de Philae. Crédit ESA.
 
 
 
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